Nous prenons des décisions à chaque instant, et ce, sans savoir que ces décisions sont inspirées par certaines associations (réussite, plaisir, échec, douleur, etc.) qui influencent profondément plusieurs aspects de notre vie. Ces associations extraordinairement puissantes, commandent et dirigent d’autres décisions que nous prenons dans notre vie. Les décisions clés offrent des pistes pour comprendre comment nous agissons et pourquoi notre mission est si souvent impossible. Elles peuvent souvent devenir ce que l’on appelle des croyances limitantes.
Si quelqu’un m’avait dit à l’époque où je travaillais en finance qu’un jour je serais professeur de yoga, je ne l’aurais jamais cru. Premièrement, parce que je ne pensais pas être capable de faire autre chose que de la finance et, deuxièmement, parce que je pensais que les professeurs de yoga avaient de la misère à vivre et qu’ils se promenaient en bicycle à pédales, en gougounes et en jeans troués. Lorsque nos pensées nous empêchent de percevoir toute la vérité à cause de notre pré-conditionnement et des « décisions clés », on peut dire que ce sont nos croyances limitantes qui nous éloignent de la vraie vie.
Une multitude de croyances ont souvent limité mon accès à mon plein potentiel et à tous mes pouvoirs en tant qu’être humain. En finance, j’ai longtemps pensé à tort que je devais prendre des grosses positions et prendre beaucoup de risques pour réussir. Je croyais aussi que j’étais un arbitragiste qui performait mieux dans les marchés en baisse, ce qui m’a amené à manquer plusieurs occasions de profit dans les marchés en hausse. J’étais convaincu que pour être respecté, je me devais d’être sérieux en tout temps et d’avoir les réponses à tout. Ces croyances limitantes m’ont empêché d’accéder à mes pouvoirs, mes forces et mes talents, qui sont nécessaires pour que je puisse réussir ma mission de vie (Dharma). Celle-ci étant de contribuer pleinement à la société en tant que copropriétaire de studios de yoga , professeur, coach, conférencier et auteur.
On comprend à quel point il est important de remettre en question les croyances qui nous limitent. Pour y parvenir, il faut dans un premier temps s’interroger sur leur fondement même, qui repose sur le milieu de vie dans lequel on grandit. La communauté, la famille, les figures d’autorité multiples transmettent des valeurs, un système de pensées et des croyances qui constituent un modèle. Ainsi, ce qui nous a été transmis, la plupart du temps avec une bonne intention, dicte notre façon d’être, d’agir et de réagir. Selon notre conditionnement social et familial, plusieurs croyances limitantes guident notre vie au quotidien. En effet, nous avons associé des expériences d’ordre professionnel et personnel à la réussite ou au plaisir, tandis que d’autres ont été identifiées à l’échec, à la douleur, à la souffrance et à toutes sortes d’émotions négatives. Notre intention sera donc de répéter les expériences relatives au plaisir, puis d’éviter les autres. Bref, ces croyances proviennent d’associations neurologiques que nous avons faites dans le passé selon notre conditionnement social et familial. Lorsqu’un événement se produit ou que nous rencontrons une personne, nous faisons inconsciemment une association positive ou négative.
Les croyances proviennent donc d’expériences passées et des associations que l’on fait à partir de ces expériences. S’agit-il de souvenirs de plaisir ou de douleur? Comme nous cherchons à tout prix à éviter la douleur, ces croyances deviendront notre perception de la réalité. C’est cette association qui détermine notre intention et le potentiel de nos gestes, et si ces gestes sont des actions ou des réactions et les résultats qui s’ensuivent vont ou non dans la direction de notre mission de vie. À notre insu, notre vie est guidée par ces croyances qui nous limitent ou qui nous responsabilisent. Il est important de bien comprendre les moments clés qui ont mené à ces croyances et d’en créer de nouvelles, mais qui sont responsabilisantes. Les croyances qui nous limitent rendent notre mission impossible, car elles sont formulées de façon à nous faire dire que nous sommes incapables ou elles ont inconsciemment la fonction de prendre et non de donner. Il est impossible d’accepter sa mission quand l’objectif est de prendre.
Lorsqu’on vit en réponse à ces croyances, ce sont elles qui dictent notre vie au lieu de notre mission, celle qui émane de notre essence unique dans la sagesse du moment. Nous n’utilisons alors pas notre pouvoir, nous n’agissons pas de manière à offrir le meilleur de nous-mêmes. Je peux en témoigner, ayant été moi-même préoccupé dans ma vie professionnelle à répéter des expériences que je croyais positives et à en éviter d’autres que je croyais négatives, ce qui ne me permettait pas de vivre la vie pour ce qu’elle est vraiment.
Nous passons une grande partie de notre jeunesse à nous forger une identité influencée par ces croyances. Trop souvent on se répète ceci : je ne suis pas capable, je n’ai pas le temps, je n’ai pas le talent, ça ne vaut pas la peine, je n’ai pas la volonté, je n’ai pas le goût, je n’ai pas ce qu’il faut, je ne comprends pas, je ne le mérite pas, je suis né pour un petit pain, j’ai peur de l’échec, les autres sont chanceux, les autres ont ce qu’il faut, je ne réussirai jamais.
En tant qu’adulte, notre travail est donc de comprendre les associations du passé et de nous en libérer, pour en créer de nouvelles qui seront alignées sur notre intention ultime. Pour accepter et remplir notre mission de vie(Dharma), c’est à nous de développer des croyances qui nous redonnent le pouvoir, des croyances responsabilisantes. Ce qui est important, voire primordial, est de questionner la validité de nos croyances qui limitent notre pouvoir, de revoir les moments clés où nous les avons créées, d’envisager comment notre vie serait bien différente si nous avions donné à ces moments une autre signification.
Ce qui est important pour réaliser sa mission, c’est de faire abstraction de ces croyances limitantes et d’être sincère dans son intention, ce qui ne veut pas nécessairement dire d’être sérieux. Bien que nous ayons à coeur de produire de bons résultats professionnels et de répondre à un besoin, lorsqu’on le fait pour être dans l’action, par plaisir de donner, de contribuer au-delà de nous, et non par peur de la douleur, on accomplit notre mission.
Je suis un humain qui produit des résultats, je fais confiance et je réajuste le tir. Lorsque nos croyances nous donnent accès à notre pouvoir, elles sont responsabilisantes et rendent la réussite de notre mission accessible. Il y a un monde entre la perfection et l’échec, et c’est le plaisir d’être dans l’action avec l’intention d’accomplir ma mission. C’est là que j’habite émotionnellement et psychologiquement, j’ai le plaisir de produire des résultats, quels qu’ils soient. Je ne suis pas figé par mes croyances limitantes dans l’attente de la perfection. J’utilise mes talents et mes forces pour contribuer à quelque chose de plus grand que moi, qui me nourrit davantage que si je ne faisais que répondre aux attentes de ces croyances limitantes. Je suis en pleine possession de mon pouvoir.