Je remarque que la croissance « sociale » n’est pas garant de bonheur et vient souvent à un très fort prix. On vit dans un système capitaliste et on est socialement conditionné à croître. On veut une plus grosse job, plus de ventes, plus de responsabilités, plus d’employés, plus de succursales, une plus grosse voiture, une plus grosse maison, un plus gros compte de banque, des plus gros voyages, plus de montres etc. Le paradoxe est qu’au début, nous avons la capacité d’apprécier la croissance, mais après un certain temps, l’appréciation est remplacée par un vide. Ce vide crée de l’anticipation que « plus » c’est mieux. À un certain moment donné, on se perd dans notre course sans fin. Quand on atteint le « plus », on n’est toujours pas nourri en raison du manque de présence et de toutes les émotions négatives qui nous habitaient dans cette poursuite interminable.
Un autre paradoxe est que quand on perd des titres, de l’argent, de l’amour, de la santé, on se retrouve souvent à avoir un autre type de croissance. Dans ces périodes, on croît surtout d’un point de vue émotionnel et spirituel. Pour ma part, ce qui a provoqué cette croissance est la décroissance selon un modèle social et je sais que je ne suis pas le seul.
A-t-on besoin de tout perdre ou d’une crise pour vraiment croître ? Je pense que non. La crise nous enlève du superflu et nous donne tu temps, les deux jouent un rôle essentiel pour une croissance émotionnelle et spirituelle. On n’est pas obligé de tout perdre et on n’est pas obligé d’être vide malgré le succès « social » . On a seulement besoin de prendre du temps, pour se reconnecter à ses émotions et sa spiritualité. C’est insécurisant de laisser aller momentanément cette course folle, c’est comme si on tombait dans le vide, dans l’inconnu pour se retrouver dans le reste de qui on est vraiment. C’est ce qui nous permet de s’assurer que l’intention derrière notre quête sociale est cohérence avec notre cœur et nos valeurs c’est ce qui rend cette croissance nourrissante à tous les niveaux.