Les nombreux écrits qui s’intéressent au leadership font souvent état d’une liste des attributs ou des qualités que l’on doit posséder pour être un bon leader. Je suis toutefois d’avis qu’il ne faut pas s’y limiter puisque nous avons tous la capacité d’être un bon leader.
Le travail que je fais depuis plusieurs années vise à prendre conscience de l’importance de la responsabilisation. Aujourd’hui, il s’agit du meilleur moment pour redéfinir et choisir sa vie. Nous posons des gestes au quotidien et si nous sommes inconscients, ils seront des réactions plutôt que des actions. Avec une prise de conscience ou un éveil, ils peuvent être des actions. Je dis d’ailleurs souvent que la qualité de notre vie est souvent égale à la qualité de nos gestes. La qualité de nos actions est quant à elle égale à la qualité de l’intention derrière le geste.
Au quotidien, nous avons tous la capacité d’améliorer la qualité de notre vie et celle des autres qui nous entourent si nous élevons notre intention et faisons le choix d’agir comme un leader, avec ou sans le titre de VP ou DG.
On peut faire le choix de poser cinq actions qui ne sont pas souvent énumérées quand on parle de leadership. Elles sont pourtant essentielles et simples pour être un vrai leader.
1. S’accepter tel que nous sommes sans jugement : En coaching, on vient souvent me voir pour changer, pour se transformer. Le fait même de vouloir changer envoie le message à notre esprit qu’il nous manque quelque chose pour être « normal ». Et pourtant, nous le sommes ! Nous avons plutôt besoin d’accepter nos différences, notre essence, nos valeurs et nos passions. Le jugement par rapport au fait que nous sommes différents d’un certain modèle de perfection, fait partie de l’illusion et ne contribue en rien à devenir un meilleur leader. Pour bien utiliser ce que nous avons à offrir, ne faut-il pas l’accepter ? Pour être accepté par les autres ne faut-il pas s’accepter soi-même sans jugement ? On doit aimer notre cadeau et non essayer de s’en fabriquer un à partir de valeurs et de rôles qui ne nous ressemblent pas. Sinon le leader ce n’est pas vous, c’est un rôle, une image qui ne permet pas la pérennité et la réalisation de soi.
2. S’aimer inconditionnellement : Comment peut-on être aimable si on a de la difficulté à s’aimer soi-même ? Il semble fort évident que si notre perception et notre estime de soi sont positives, nos interactions avec les autres seront facilitées. Une des plus grandes peurs est certainement celle de ne pas être aimé. Sans être imbu de soi ou encore être égoïste, s’aimer inconditionnellement est probablement le plus beau des cadeaux que l’on puisse s’offrir. Il nous permettra en grande partie de combler notre besoin de sécurité. Comme nous ne serons pas en manque d’amour, il sera d’autant plus facile d’en donner et de laisser les autres en recevoir. Ce qui veut dire que ceux qui nous entourent se sentiront probablement aimés, valorisés et écoutés.
3. S’auto-observer en tout temps : Si nous voulons améliorer la qualité de notre vie via la qualité de nos actions, nous devons nous observer et questionner nos intentions. Pour ce faire, il faut être conscient, présent et avoir une relation intime avec sa vie. Pour être un bon leader, il ne s’agit pas d’être parfait ou encore d’être un bon robot, mais plutôt d’être une personne humaine qui danse avec les aléas de la vie. Il faut se demander si les gestes que nous posons proviennent de ce que nous avons à offrir, s’ils nous rapprochent de nos objectifs et s’ils sont en respect avec nos valeurs et fait de manière bienveillante.
4. Se libérer de l’illusion : Faire le choix de ne plus voir à partir de nos peurs et de nos désirs. À notre insu, on projette sur notre réalité comme un bon vieux diaporama avec les filtres de nos désirs et de nos peurs. Si vous êtes préoccupé par votre travail alors que vous regardez votre réseau social favori, votre attention sera alors sur ceux qui semblent en avoir un mieux que vous. Ainsi, vous vous placez dans une position où vous risquez de ne pas remarquer l’information pertinente par rapport à votre situation professionnelle ce qui pourrait être un frein à votre capacité de vous réaliser. Si vous êtes préoccupé par des compétiteurs, tout ce que vous verrez sera lié de près ou de loin à la compétition et ainsi de suite. Mais si ce que vous voyez est uniquement ce que fait la compétition, vous manquerez ce qui se passe dans l’industrie et chez vos clients. La réalité est tout autre puisqu’elle n’est pas teintée par nos désirs et par nos peurs. Dans cette réalité libre de l’illusion se trouve les vrais besoins non comblés ainsi que les vraies opportunités d’agir afin de faire une différence et de contribuer. Dans cette réalité, on peut aussi y voir les changements qui nous entourent et plutôt que d’être un robot rigide et dogmatique on peut donc s’adapter pour mieux agir. C’est Yogi Berra qui disait « Juste à regarder on peut voir beaucoup de chose »
5. Vouloir contribuer au-delà de ses propres besoins (Altruisme) : Pour être un bon leader d’un point de vue professionnel ou personnel, notre but ne devrait pas être de « prendre ». Lorsque vous avez l’intention d’accaparer quelque chose, le message que reçoit votre esprit c’est que cette chose vous manque. Il est donc normal de se sentir continuellement vide sur le plan professionnel. Tant que nous cherchons à prendre, l’objet de votre convoitise ne saura combler ce trou laissé béant. D’où l’importance d’être en abondance d’un point de vue émotionnel. Comment pouvez-vous être là pour les autres si vous cherchez à prendre ? Pour se « remplir », pour enrichir sa vie et celles des autres qui nous entourent, il faut plutôt considérer de donner. Donner sans attendre juste pour le plaisir de donner et de combler des besoins au-delà des nôtres. Le message qui est envoyé à notre esprit en est un de richesse, si on le donne cela signifie que nous l’avons, ce qui nous permet assurément de « Nourrir sa tête sans affamer son cœur ».
La décision d’être un bon leader est à la portée de tous, peu importe notre condition ou nos attributs si on en fait le choix et cela évidemment sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel, amoureux ou familial.