On a souvent peur de s’ouvrir aux autres. À titre d’exemple, quand j’ai eu le cancer, les gens venaient me voir à l’hôpital et me disaient de ne pas m’inquiéter et qu’on me vendrait de l’assurance-vie bientôt . Ils étaient incapables de me rencontrer où j’étais, dans mes insécurités, mes peurs de mourir et de ne plus être là pour mes enfants.
Nous éprouvons encore plus de difficulté à rencontrer les gens où ils sont d’un point de vue professionnel. Chez plusieurs leaders, je remarque que bien qu’ils aient de grands cœurs et soient humains, leur première approche avec les employés est souvent cérébrale et rationnelle. J’ai moi aussi été longtemps dans ma tête. J’étais trop occupé avec mes peurs, mes désirs, ma vision des choses, à voir les problèmes, les solutions et oublier qu’il y avait une personne humaine derrière le professionnel. On pense souvent que les professionnels sont des machines. On oublie qu’ils ont besoin d’être accueillis dans leur monde avec leurs perspectives, de se sentir acceptés avant d’être recadrés et responsabilisés. Peu importe ce que le leader fait après avoir agi avec sa tête en premier, il ne peut pas se racheter et l’employé ne se sent pas compris.
Qu’est-ce que ça veut dire rencontrer les gens là où ils sont? Ça veut dire écouter avec son cœur, sans juger et sans définir. Ça veut aussi dire questionner ouvertement et répéter ce que la personne a dit dans ses mots et accepter les sentiments et les émotions de l’autre.
Pour y arriver, le leader doit, à priori, se rencontrer soi-même où il est. Il doit sortir de sa tête, se rapprocher de son cœur, sa conscience, ses valeurs, être authentique, s’aimer, s’accepter et s’auto-observer.
C’est à ce moment que deux personnes humaines se rencontrent dans un endroit sécuritaire qui est sans jugement et sans idées préconçues.