Nous sommes souvent incapables de comprendre le sens des messages que la vie nous envoie. Préoccupés par nos pensées, nous sommes prisonniers d’un certain idéal de vie à atteindre. Nous voulons à tout prix correspondre à un modèle souvent trop exigeant. Rarement, nous parvenons à répondre aux attentes de ce dernier qui évolue constamment pour suivre les tendances de la société. Nous faisons face à un problème insoluble.
Au cours de la première partie de ma vie, mon modèle était très rigide. J’avais des croyances limitantes qui définissaient au quart de tour ma vie. Je devais travailler pour des grandes firmes en finance un peu partout dans le monde. Même si je réussissais à répondre aux exigences de mon modèle, ce n’était jamais assez. Même si je considérais ma vie comme étant réussie, je passais mon temps à me comparer aux autres et j’en voulais toujours plus: un plus gros bureau, un plus gros titre, une plus grosse maison, plus d’argent, plus de voitures.
J’ai fini par comprendre que j’en voulais plus parce que rien de ce que j’avais ne me nourrissait vraiment. Ce modèle m’empêchait d’accomplir ma mission. Je n’aurais jamais cru à prime abord que ce modèle cachait derrière lui quelque chose de beaucoup plus profond : la peur. Malgré ma réussite apparente, j’avais peur : de ne pas être assez, de ne pas être aimé, d’échouer, de n’être pas assez riche et même peur d’être pauvre. Je croyais que le bonheur dépendait d’où on se trouvait dans la pyramide du succès. Dans cette vision que j’avais du monde, il y avait ceux en haut qui semblaient si heureux et ceux en bas qui avaient échoué. J’ai longtemps eu peur de me retrouver au bas de cette pyramide.
Cette peur était omniprésente et dirigeait ma vie. Coupé de mon cœur, j’étais sans guide. Même si j’avais réussi, je ne comprenais pas qui j’étais et ce que j’avais à offrir. Je doutais de ma valeur et de ma capacité à pouvoir contribuer à la société. Je cherchais donc à m’enrichir et à recevoir le plus possible pour augmenter ma valeur. Je n’avais pas encore compris à cette époque de ma vie que c’est en donnant que l’on reçoit vraiment.
J’ai maintenant accepté ma mission. Le jour où j’ai cessé d’avoir peur et que je me suis ouvert à mon cœur, j’ai pu connecter avec ce que j’ai de mieux à offrir : mon talent, ma force, ma passion, mon énergie, mon intelligence et mon amour pour la vie.
Je n’ai plus peur et la crainte de me retrouver au bas de la pyramide sociale s’est évanouie. Avec l’ouverture du nouveau studio de yoga dans Griffintown, je me retrouve dans un quartier qui a longtemps été assez pauvre et difficile. De par les fenêtres de mon studio, j’entrevois la très belle et prestigieuse tour du 1250 rue René-Lévesque. Pendant environ dix ans, j’y ai occupé les deux derniers étages, avec la vue surplombant le quartier où je me trouve désormais. Du haut de mon bureau, je pouvais voir les États-Unis. J’en profitais pour envier allègrement mes amis et collègues de New York qui jouissaient d’un statut social plus élevé et qui avaient l’air tellement plus heureux que moi. À l’époque, jamais je n’aurais pu m’imaginer être un jour propriétaire d’un studio dans le quartier de la Petite Bourgogne.
En ouvrant mon cœur et en me libérant de mon modèle, je réalise enfin que d’ici, en bas, la vie est loin d’être aussi souffrante que je ne me l’imaginais. Quand je lève les yeux au ciel pour regarder cette même tour et cette ancienne vie, je réalise que je n’ai rien à envier à ceux qui sont désormais au « sommet ». Je suis comblé et nourri par la vie. Je comprends que cette pyramide est une invention de mon esprit et que nous sommes tous égaux. Au cours des dernières années, j’ai développé des pensées positives qui me donnent un vrai pouvoir sur ma vie et qui me responsabilisent. J’ose désormais observer la peur que j’utilise pour comprendre le vrai sens de mes actions.
Tout ça ne survient pas du jour au lendemain. Je travaille au quotidien pour trouver l’équilibre entre la tête et le cœur. J’ai compris qui je suis vraiment, j’ai pris contact avec mon essence et avec ce que j’ai à offrir. J’ai appris à travers ce processus que l’intention de ma mission est de donner plutôt que de prendre. Je veux offrir ce que j’ai de mieux à offrir et je le fais ici au Studio de yoga Wanderlust, mais aussi en coaching, en conférences et à travers mes livres.
La vie n’est plus synonyme d’une montagne russe avec d’immenses hauts et la crainte de descentes abruptes. À partir du moment où j’ai accepté de m’ouvrir et d’affronter ma peur, j’ai pu prendre ma vie en main pour accomplir ma mission. Peu importe la réalité extérieure, je considère désormais que ma vie est toujours parfaite, parce qu’elle me nourrit et ce même à travers les épreuves.
Namaste